L’éviction des allergènes d’intérieur

Une fois les allergènes déclencheurs identifiés, l’éviction ou la réduction, dans la mesure du possible, de l’exposition à ces derniers peut contribuer à limiter les symptômes. Malheureusement, l’application de ces mesures préventives à l’intérieur des bâtiments ne suffit pas à éliminer les symptômes de l’asthme et de la rhinite.

Voici quelques conseils utiles pour minimiser vos contacts avec les allergènes d’intérieur :

  • Remplacer les tapis et moquettes par des revêtements en dur ;
  • Choisir des meubles qui se ferment, par exemple comportant des tiroirs plutôt que des étagères ;
  • Au moins une fois par semaine, passer l’aspirateur (équipé d’un filtre à particules à haute efficacité - filtre HEPA). Laver les draps au minimum une fois par semaine, à plus de 60°C ;
  • Couvrir les oreillers, les matelas et les couettes avec des housses de protection contre les acariens et laver ces dernières tous les deux mois ;
  • Réduire l’humidité ambiante (ne pas faire sécher les vêtements sur les radiateurs) ;
  • Empêcher les animaux de compagnie d’entrer dans les chambres ;
  • Toiletter régulièrement ces derniers à l’extérieur.

Les allergies respiratoires d'intérieur

Les intérieurs peuvent héberger un grand nombre d’allergènes (acariens, moisissures, etc.), susceptibles de provoquer des allergies tout au long de l’année.

Bien que les allergies soient souvent considérées comme saisonnières, les domiciles peuvent héberger de nombreux allergènes, susceptibles de provoquer des allergies tout au long de l’année.

Les allergies d’intérieur provoquent des symptômes de différentes natures : psychiques (fatigue, irritabilité, troubles du sommeil, baisse de la concentration et des performances), ophtalmiques (conjonctivite allergique : démangeaisons oculaires, yeux rouges, larmoiement), ORL (rhinite allergique : éternuements, obstruction ou écoulement nasal, gonflement et démangeaison dans la zone buccale), ou encore respiratoires (asthme allergique avec toux sèche et respiration difficile).

Les allergènes d’intérieur les plus courants sont les suivants :

Acariens

Les acariens, qui font partie de la famille des arachnides, mesurent entre 0,2 et 0,4 mm et sont présents dans tous les foyers. On les trouve plus particulièrement dans le linge de lit, les tissus d’ameublement, les moquettes, etc.

Les acariens sont l’une des principales causes de rhinite allergique (provoquant des symptômes tels que la congestion nasale, des éternuements, une toux sèche ou une bronchite), qui peut évoluer vers de l’asthme. Les allergies aux acariens sont perannuelles.

La rhinite allergique touche actuellement plus de 400 millions de personnes à travers le monde. Celles et ceux qui en souffrent sont trois fois plus susceptibles de développer de l’asthme, et ce risque est environ six fois plus élevé pour les patients atteint de rhinite allergique induite par les acariens que pour ceux dont la rhinite allergique est causée par le pollen de graminées2.

Animaux de compagnie

L’allergie au chat est l’allergie aux phanères la plus courante. Elle représente les deux tiers des allergies aux animaux de compagnie. Contrairement à ce que l’on imagine, ce ne sont pas les poils d’animaux qui déclenchent l’allergie, mais une substance (Fel d 1) qui se trouve sur le pelage de l’animal.

Cette protéine (ou allergène), sécrétée par la peau des félins, est également présente dans leur salive, leur urine, leurs larmes et leurs phanères.

Cet allergène est présent dans tout le domicile : linge de lit, tissus d’ameublement, tapis, et même en suspension dans l’air. Les poils de chat sont également transportés par les vêtements et les chaussures. Même dans un lieu sans chat, on peut rencontrer cet allergène en quantité importante, dans une salle de classe par exemple.

Les personnes allergiques au chat peuvent inhaler à leur insu une grande quantité de cette protéine, tandis que les enfants prédisposés peuvent être sensibilisés sans être en contact direct avec un chat.

La sensibilisation au chien est moins fréquente que l’allergie au chat. Comme pour le chat, la protéine en cause (Can f 1) est présente sur le pelage du chien, mais est moins allergénique.

D’autres animaux de compagnie peuvent également déclencher des réactions allergiques :

  • rongeurs : cobayes, hamsters, souris, rats et lapins ;
  • animaux de compagnie exotiques : gerbilles, chinchillas, reptiles, arachnides, amphibiens ;
  • oiseaux : perroquets, canaris, perruches ;
  • animaux de la ferme : vaches, chevaux, chèvres, moutons.

Moisissures

Les moisissures se composent de champignons microscopiques, présents dans l’environnement. Les champignons se trouvent aussi bien en intérieur, dans les endroits humides (salle de bains, cuisine, etc.), qu’en extérieur (feuilles mortes, compost, graminées, etc.). Leurs spores sont transportées par le vent ou la rosée. Les moisissures peuvent également se développer sur les aliments (pain, fromage, fruits et légumes).

La taille microscopique des spores, qui varie de 3 à 10 µm, leur permet de pénétrer facilement dans les voies respiratoires.

Les moisissures sont susceptibles de déclencher des allergies respiratoires, tant saisonnières que perannuelles, et provoquer une rhinite, une conjonctivite et de l’asthme.

Les moisissures déclenchant le plus couramment des réactions allergiques sont les suivantes :

  • alternaria alternata (moisissure présente en intérieur et en extérieur) ;
  • penicillium et cladosporium (présentes en extérieur mais surtout en intérieur) ;
  • aspergillus : un type de moisissure qui peut provoquer des réactions immédiates (éternuements, toux, éruptions cutanées) ainsi que des réactions plus sévères, telles que l’aspergillose pulmonaire (une maladie pulmonaire).

 

 

1. Canonica GW. Etb al. Allergy 2007;62 (suppl. 85)

2. Bousquet J, Khaltaev N, Cruz A, et al. Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma (ARIA) 2008 update (in collaboration with the World Health Organization, GA(2)LEN and AllerGen). Allergy. 2008 Apr; 63 Suppl 86:8-160. - Brożek JL, Bousquet J, Agache I, et al. Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma (ARIA) Guidelines – 2 2016 Revision, Journal of Allergy and Clinical Immunology (2017), doi: 10.1016/j.jaci.2017.03.050. - 3 Linneberg A., Henrik Nielsen N., Frolund L, et al. The link between allergic rhinitis and allergic asthma: a prospective population-based study. The Copenhagen Allergy Study », Allergy. 2002 Nov; 57(11):1048-1052. - 4 Calderon M. A., Linneberg A., Kleine-Tebbe J., De Blay F., Hernandez Fernandez de Rojas D., Virchow J. C., Demoly P. Respiratory allergy caused by house dust mites: What do we really know? J Allergy Clin Immunol. 2015 Jul;136(1):38-48.).

Léa, vivre au-delà des allergies aux acariens >

Tout a commencé vers les deux ans et demi de Léa. Elle était enrhumée en permanence, avait du mal à s’endormir et se réveillait la nuit à cause de la toux. Nous l’avons emmenée chez un pédiatre, qui lui a prescrit des traitements pour une rhino-pharyngite. Léa avait beau prendre du sirop contre la toux, les symptômes ne passaient pas.

Lire le récit de Léa

Dernière mise à jour: 05/04/2022

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